Cycle 1 - Habitat
Comment habiter Bruxelles pour faire face aux défis climatiques d'ici 2050 ?
REGARD(S)
Bruxelles-Capitale, une région attachante avec ses paradoxes
© Bruxelles Environnement
Les participantes et participants ont discuté de ce qui les rendaient fiers de leur ville : l’ouverture d’esprit, l’offre culturelle et le cosmopolitisme sont les éléments très largement partagés par le groupe. Les points plus négatifs ? Le bruit, la pollution de l’air, des espaces verts mal répartis, des transports en commun à deux vitesses, des logements peu accessibles qu’il s’agisse des prix, de discriminations envers les minorités ou de l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
Un « portrait » nuancé : une ville à taille humaine mais qui se déshumanise face aux réfugiés ; une ville où il fait bon vivre mais bruyante, sale et insécurisante notamment pour les femmes ; des transports en commun plutôt efficaces mais pas la nuit ; des espaces naturels mais une faune envahissante ou une ville patrimoniale mais difficile à rénover…
Quelle est la réalité bruxelloise ?
Dans quelle mesure les ressentis exprimés par les citoyennes et citoyens correspondent-ils à la réalité ? Pour objectiver cette description, plusieurs expertes et experts ont apporté leur éclairage lors de la 2e session, samedi 11 février : Jonathan Unger de l’Observatoire de la santé et du social, Julien Ruelle de Bruxelles Environnement, Sarah Moutury et Géraud Bonhomme de l’administration Perspective. En voici quelques points clés.
« Le Bruxellois moyen n’existe pas ».
2/3 des Bruxellois sont belges (et certains sont nés avec une nationalité étrangère), 1/3 sont non-belges. 8% ne parlent ni français ni anglais ni néerlandais. La population bruxelloise est de 1,2 million la nuit et 1,5 million le jour (visiteurs, touristes, étudiants non domiciliés, sans papiers, « navetteurs »).
La vacance ? « La 20e commune bruxelloise » et des besoins de logement croissants
Il y aurait 10 000 bâtiments vides et entre 17 000 et 26 400 logements vides. La population aujourd’hui augmente plus rapidement que le nombre de ménages. Les logements augmentent plus faiblement que l’augmentation de la population et des ménages.
Des logements de qualité ou pas ?
La moitié des logements disposent d’une certification PEB (performance énergétique des bâtiments) Près d’1/3 des logements bruxellois connaissent des problèmes d’humidité, 1/3 des logements sont surpeuplés et près de 8% ont des difficultés à se chauffer.
Des logements accessibles ou pas ?
Le prix des loyers augmentent plus vite que l’inflation (+ 20% entre 2010 et 2020). A Bruxelles, près de 60% des ménages sont locataires de leur logement, ce qui est une proportion très élevée (26% en Flandre, 33% en Wallonie).
Une mauvaise répartition des activités
Les activités productives et logistiques s’implantent en périphérie et disparaissent des quartiers plus centraux, le commerce de proximité diminue et les grands centres commerciaux en périphérie s’étendent. Le logement à finalité sociale est insuffisant et mal réparti.
Inégalités sociales, inégalités environnementales
Aujourd’hui, 35% de la population est en risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (pas de vacances, pas de sorties culturelles). La population est plus dense dans les zones plus pauvres (ex : 2 000 ha/km2 à Watermael - 23 000 ha/km2 à Saint Josse). Les 25% des ménages les plus pauvres dédient 45% de leurs dépenses au logement.
Le centre-ville manque d’espaces verts et ceux-ci sont mal répartis. Le centre en particulier et le croissant pauvre de la région bruxelloise sont particulièrement impactés par les ilots de chaleur (les matériaux type béton, asphalte retiennent la chaleur et la rejettent la nuit) et par la pollution atmosphérique (l’effet canyon des bâtiments élevés). Ce qui joue sur la santé des habitantes et habitants.
Face à ces difficultés, les intervenants ont présenté les différents outils de planification qui organisent les différentes « fonctions » dans la ville. Les deux principaux plans sont le PRDD (Plan régional de développement durable) et le PRAS (Plan régional d’affectation des sols). Ce dernier comprend deux axes principaux, qui répondent aux préoccupations des citoyennes et citoyens de l’Assemblée et qui ont des conséquences très fortes sur le climat : la mixité des « fonctions », c’est-à-dire comment construire une ville de proximité avec une meilleure répartition entre logements, commerces, bureaux, équipements publics etc. et la maîtrise de la densité. Toutes les infos sur le site de l’administration Perspective.
Vous pouvez également retrouver toutes les présentations des intervenant-e-s sur le site de l’Assemblée citoyenne pour le climat.
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